“La reine qui ci-gĂ®t fut un diable et un ange,
Toute pleine de blâme et pleine de louange:
Elle soutint l’Etat, et l’Etat mis Ă bas;
Elle fit maints accords et pas moins de débats;
Elle enfanta trois rois et cinq guerres civiles,
Fit bâtir des châteaux et ruiner des villes,
Fit bien de bonnes lois et de mauvais édits.
Souhaite-lui, passant, Enfer et Paradis. “
On doit cette Ă©pitaphe Ă Pierre de l’Etoile, chroniqueur au regard acĂ©rĂ© de la seconde moitiĂ© du XVIème siècle en France. Bourgeois de Paris, conseiller au Parlement, se situant dans le parti qu’on a parfois appelĂ© “politique”, c’est en quelque sorte un prĂ©curseur des mĂ©morialistes du siècle suivant.
Il traduit bien le sentiment qu’a laissĂ© la rĂ©gence de Catherine de MĂ©dicis, reine au fort sens politique et
gĂ©nĂ©ralement animĂ©e de bonnes intentions qui a finalement abouti Ă l’une des pĂ©riodes les plus troublĂ©es de l’histoire de France. Elle a prĂ´nĂ© la tolĂ©rance religieuse avec plusieurs Ă©dits de tolĂ©rance inspirĂ©s par Michel de l’Hospital mais a finalement provoquĂ© en partie le massacre de la Saint BarthĂ©lĂ©my. Son comportement, essentiellement motivĂ© par la volontĂ© d’assurer la succession Ă ses enfants a Ă©tĂ© largement dĂ©criĂ© mais “que pouvait donc faire une pauvre veuve avec 6 petits enfants dont le trĂ´ne Ă©tait convoitĂ© par deux familles de grands feudataires (dixit Henri IV ) n’a nĂ©anmoins pas pu empĂŞcher l’arrivĂ©e des Bourbons.
Beaucoup de talents, du sens politique, un goût des arts et des lettres ont finalement eu pour effet de ruiner presque totalement la France et sa politique a connu un échec final.