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Les pires défaites de l’armée romaine

L’armée romaine est fameuse pour avoir conquis tout le bassin de la méditerranée et même au-delà. Son organisation est restée légendaire avec son unité principale la plus célèbre, la légion.  Si le manipule, principale unité opérationnelle de la légion a été abandonné de fait avec la réforme marianique, et remplacé par la cohorte, cette organisation même et la discipline légendaire des légions limitait ses capacités d’adaptation tactique face à des hordes qui combattaient elles, de façon non conventionnelle même si, contrairement à ce que l’on a dit les gaulois ou les germains par exemple étaient loin d’être dépourvus d’organisation militaire.

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Une armée était d’ordinaire commandée par un général, consul ou proconsul, parfois prêteur ou propréteur et composée de plusieurs légions elles mêmes dirigées d’ordinaire par un légat le plus souvent, parfois par un tribun ou un questeur. Son unité de base était la centurie formée de 100, plus souvent 80 légionnaires et commandée par un centurion. Le centurion constituait l’épine dorsale de la légion et c’est la qualité de ce sous-officier qui en faisait la force. Le centurion pouvait parfois commander une cohorte, unité forte de 6 centuries, soit 600 hommes, moins le plus souvent. Le centurion le plus gradé de la légion appelé le centurion primipile pouvait participer aux réunions de l’état major où son opinion était écoutée à défaut d’être prise en compte. Les officiers dits tribuns dirigeaient les cohortes, l’établissement et l’organisation des camps et participaient aux réunions d’état major. La légion était composée de 10 centuries, soit 6000 ou 4800 légionnaires, d’une unité de cavalerie pour couvrir ses flancs et d’unités auxiliaires fournies par les alliés de Rome. Les auxiliaires étaient donc en quelque sorte les soldats de 2ème classe de notre époque.

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Célèbre pour son efficacité et pour ses victoires ( Zama, Alésia…), l’armée romaine n’en a pas moins connu un certain nombre de défaites retentissantes même si l’on excepte le bas-empire romain lorsque la défaite est devenue chose courante. Certaines défaites, de véritables désastres ont eu un effet décisif sur la suite de la politique internationale de l’empire, ce qui a eu un impact sur son avenir.

Les fourches caudines, les désastres de la 2ème guerre punique dite guerre d’Hannibal (La Trébie, Le Tessin, Trasimène et surtout Cannes), les guerres des cimbres et des teutons (Noreia, Burdigala et surtout Orange), les guerres des parthes ( Carrhae) ont émaillé l’histoire de la république romaine de désastres sans précédent où, plus grave encore, les légions sont parfois passées sous le joug. Il y eut également un certain nombre de défaites importantes mais non décisives. Je me contenterai de les évoquer ici, celles contre les gaulois qui ont mis à sac Rome en 390 av JC avec à leur tête le fameux chef Brennus (“Malheur aux vaincus”) et parfois mis en difficulté César lors de sa conquête des Gaules à Gergovie avec à leur tête Vercingétorix et en Gaule Belgique où le chef Ambiorix anéantit une légion entière, les défaites face à Philippe V de Macédoine lors de la 1ère guerre macédonienne, celles face à Mithridate, celles qui émaillèrent la difficile conquête de la Bretagne face à Caratacos ou la reine Boudicca et celles face au redoutable roi de Numidie, Jugurtha.

Sous l’empire ou plutôt le haut-empire, des désastres militaires ont arrêté l’expansion puis préparé le déclin. La catastrophe de la bataille de la forêt de Teutobourg, la difficile conquête de la Bretagne qui a été jalonnée de défaites, les revers face aux parthes puis aux sassanides (Tapae sous Domitien, Rhandrata sous Néron, Edesse sous Valérien puis surtout Ctésiphon sous Julien l’apostat et Andrinople sous Valens).

La bataille des fourches caudines en 321 av JC entre une république romaine fière et sanguine et les Samnites représenta un désastre plus moral que stratégique. 40 000 légionnaires romains soit environ 8 légions se rendirent sans combattre et les légions tombèrent sous le joug, ce qui signifie que les légions ainsi que les consuls qui les commandaient se sont rendu, laissant leur équipement, leurs armes en ne gardant qu’un seul vêtement. Le sénat désavoua les accords passés par les consuls et malgré cela les Samnites laissèrent partir l’armée et ses chefs et il n’y eut presque pas de morts, ce qui fit dire aux Samnites qu’ils avaient eu plus que la victoire, l’anéantissement des légions etc… Ils avaient eu la fierté des romains et ce désastre humiliant constitua toujours une des plus grandes vexations subies par Rome. Par la suite, Rome finit par annexer le Samnium après de difficiles campagnes et les Samnites reçurent le titre d’alliés.

Alors qu’elle avait fini par soumettre l’ensemble de l’Italie, Rome se vit heurte pour la 1ère fois ses intérêts à ceux d’une puissance étrangère. En effet, Carthage lui disputa le contrôle de la Sicile, vitale pour son ravitaillement en céréales. Après une guerre longue de 23 ans et jalonnées de rudes défaites, surtout maritimes, Rome força Carthage à capituler et à renoncer aux iles de Méditerranée centrale et occidentale, à savoir la Sicile, la Sardaigne et la Corse. A cette occasion, fut crée la 1ère province extérieure à la péninsule italique et gouvernée par un prêteur le plus souvent. A la fin de la 1ère guerre punique, la république romaine prit définitivement la supériorité maritime sur sa rivale punique puis sur l’ensemble de la méditerranée.

La seconde guerre punique fut le pire moment de la république romaine et resta longtemps un cauchemar indélébile dans la mémoire des romains. Les désastres subis face à Hannibal et même son frère Hadrusbal en Espagne (bataille du Bétis) saignèrent les rangs de l’armée et même au niveau démographique mais l’inépuisable vivier de paysans soldats potentiellement enrôlables et estimé à 500 000 par les historiens permit Rome de remporter la victoire finale.

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Le désastres de Cannes où 50 000 légionnaires furent exterminés et des dizaines de milliers capturés fit longtemps et encore aujourd’hui l’admiration des stratèges et la stratégie adoptée par Hannibal est encore enseignée dans certaines académies militaires prestigieuses. Au cours de cette bataille, Hannibal sut faire un meilleur usage de sa cavalerie pour envelopper les légions et le fait que les deux consuls qui se partageaient le commandement de l’armée un jour sur deux ne surent pas s’entendre y joua comme souvent un rôle important. Ce jour là c’était Terentius Varro, un consul d’origine plébéienne qui exerçait le commandement mais son arrogance et sa trop grande confiance en soi provoquèrent le désastre. Il est important et caractéristique de noter qu’à son retour à u Rome, il avait pu s’échapper avec quelques cavaliers, et malgré l’ampleur sans précédent de la catastrophe, pas un mot de reproche ne lui fut adressé au sénat. L’attitude ferme, noble et intransigeante des sénateurs sauva la république romaine et constitua pour la vénérable instititution son heure de gloire, souvent reprise par la suite par les nostalgiques des plus belles heures de la république comme l’âge d’or à imiter et reproduire. Le fait que presque tous les alliés de Rome à l’exception de Capoue et Tarente restèrent fidèles à leur alliance joua également un rôle décisif et entraîna finalement la chute finale d’Hannibal.

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L’effacement de la puissance punique laissa Rome sans réel adversaire en Méditerranée, occidentale surtout et les conquêtes s’enchaînèrent pendant presque un siècle face aux antigonides de Macédoine et aux Séleucides du proche orient héritiers des généraux d’Alexandre le grand qui s’étaient partagés son empire après sa mort. Ne restaient comme réels adversaires que les parthes qui avaient fondés un empire dans le plateau iranien et les obscures tribus germaniques qui semblaient encore bien lointaines. Egalement les peuples Daces qui s’enhardissaient parfois à menacer les provinces romaines, de norique notamment. C’est d’ailleurs face à ces deux ennemis qu’eurent lieu les plus retentissantes défaites qui émaillèrent une suite ininterrompue de victoires.

A la fin du IIème siècle avant JC, entre 113 et 101 av JC environ, un ensemble de peuples germaniques venus du Jutland semble t’il et parfois alliés à des peuples celtes, helvètes et boëns entre autres, entamèrent une migration vers la Gaule celtique et la gaule narbonnaise, menaçant même l’Italie d’une invasion et provoquant un traumatisme durable dans l’imaginaire romain. Ces peuples dont l’aspect farouche épouvantaient les légionnaires romains pourtant blasés infligèrent aux armées romaines une série de désastres, à Noreia, Burdigala, Tolosa et surtout Orange (Arausio) où l’anéantissement d’une armée consulaire et proconsulaire pourtant impressionnante entraîna une réorganisation militaire et politique de Rome qui devait faire date.

A Orange, la mésentente entre les deux commandants romains, le consul Mallius et le proconsul Serivilius Capio précipita le désastre, causant la mort de 80 000 légionnaires, soit 16 légions. Ce fut certainement la plus grande défaite de l’armée romaine depuis la bataille de Cannes. Le proconsul Caepio qui commandait à 5 légions refusa de joindre ses forces à Mallius et de s’installer dans le même camp fortifié, car lui un patricien ne pouvait se mettre sous les ordres d’un plébéien, un homme nouveau de plus comme Mallius même si ce dernier, consul élu détenait légalement le commandement suprême. Ce fut lui qui porta la plus grande responsabilité même si tous deux qui avaient pu s’échapper furent chassés et exilés. Le premier vit son camp pris d’assaut sans coup férir et les légionnaires exterminés. Le second, qui avait pu mettre son armée en ordre de bataille ne put faire mieux et les lignes de son armée ne purent contenir le premier assaut, insoutenable des cimbres et des teutons. Parmi les quelques rescapés qui purent s’enfuir figurent deux personnages qui devaient jouer un rôle par la suite, Sertorius, un neveu de Marius et Metellus Pius, un membre de la prestigieuse famille des Caecili Metelli.

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Caius Marius, ” un homme inculte mais un vrai homme (Cicéron)”

Cette  catastrophe et la menace que représentaient alors les barbares pour l’Italie força le sénat à faire appel à un général plébéien, un homme nouveau sorti du rang, Caius Marius. Marius enchaîna alors 7 consulats, fait sans précédent et fort de ses victoires sur les barbares se constitua une clientèle et prit la tête du parti populaire…

La victoire de Marius sur les cimbres et les teutons et le rapatriement des captifs en Italie qui devait grossir la masse des esclaves dans la péninsule, atteignant un nombre effarant joua un rôle dans les guerres sociales puis les guerres serviles qui s’ensuivirent avec notamment la guerre de Spartacus. Cet esclave en fuite ne fut finalement vaincu que par Marcus Licinius Crassus, un noble partisan de Sylla qui s’enrichit prodigieusement en récupérant les biens des esclaves et des proscrits lors des proscriptions de Sylla. Insuffisamment récompensé pour sa victoire contre Spartacus (il ne reçu que l’ovatio) et jaloux des triomphes de ses rivaux Pompée et César, Crassus entreprit une campagne contre les parthes qui devait aboutir au désastre de Carrhae où une armée romaine de 50 000 hommes fut anéantie. Au delà de 50 000 hommes, soit 10 légions, un général romain ne pouvait généralement plus embrasser totalement le champ de bataille et commander convenablement. C’est pourquoi les armées romaines de l’antiquité dépassaient rarement ce nombre.
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Après des débuts encourageants, Crassus qui cherchait à atteindre Ctésiphon et Séleucie du Tigre vit certains de ses alliés faire défection dont le roi d’Arménie partie défendre ses provinces menacées par une autre armée parthe et fut dupé par un autre allié, le roi allié, Orocène Augarus ou plutôt Abgar, le chef d’un clan arabe qui lui fit prendre un mauvais itinéraire. On reprocha par la suite à Crassus d’avoir ignoré les augures et plusieurs présages négatifs. Superstitieux, les romains de l’antiquité n’engageaient jamais un combat sans avoir au préalable reçu l’assentiment des augures qui interrogeaient l’avenir dans des boyaux d’animaux. L’affrontement eut donc lieu à Carrhae où le général Parthe Suréna qui ne disposait pourtant que de 10 000 hommes, tous des cavaliers légers ou lourds (cataphractaires) sut établir une stratégie qui ne trouva pas de réponse efficace du côté romain. En effet, les archers montés parthes décochaient leurs flèches puis tournaient bride pour recharger leur carquois auprès d’une troupe de chameaux équipés à cet effet sans que les légionnaires ne puissent répliquer, décimant peu à peu les cohortes romaines. Le fils de Crassus, Publius Crassus qui commandait la cavalerie, il s’était déjà illustré pendant la guerre des Gaules où il avait brillamment secondé César en sauvant notamment la situation lors de la bataille de la Sambre, dite également bataille du Sabis, tenta de rétablir la situation en faisant charger ses cavaliers mais fut rattrapé et finalement anéanti par l’ennemi et sa tête jetée devant le camp romain acheva de démoraliser le commandant en chef. Crassus, poussé par ses soldats à négocier fut tué lors de l’entrevue, peut-être à la suite d’un malentendu et son armée finit par d’être écrasée. Les anciens racontent que l’on fit verser dans sa gorge, vivant ou mort, de l’or fondu pour moquer sa cupidité et que le roi parthe Orodès se servit de son crane comme d’une coupe à vin.

Au total, 20 000 soldats furent tués et 10 000 prisonniers qui furent déportés dans les marches orientales de l’empire parthe. A ce sujet, voir l’article “Des romains en Chine?” dans ce même blog. Malgré l’ampleur du désastre, un officier de Crassus, Cassius ( celui qui montât le complot contre César aux ides de Mars), parvint à rapatrier les survivants au nombre de 10 000 dans la province romaine de Syrie où sa valeur permit d’éviter l’invasion de la province et au désastre de prendre une plus grande ampleur encore.

Les décennies qui suivirent furent surtout celles des guerres civiles qui opposèrent le parti césarien et le parti pompéien et l’on n’y constata pas de désastre de cette ampleur dans les guerres étrangères, hormis les campagnes parthiques de Marc Antoine qui se fit durement étriller par ces mêmes parthes en Arménie notamment mais qui parvint malgré tout à rapatrier ses troupes en ordre.

Il faut attendre la fin du règne d’Auguste pour qu’une catastrophe de cette ampleur puisse être signalée. Elle se produisit dans la forêt de Teutobourg, la forêt de la mort en l’an 9 de notre ère et fut un tel choc pour l’empereur que celui-ci refusa longtemps de se faire couper les cheveux et les ongles et se cognait fréquemment la tête contre les murs en se lamentant “Varus, rends moi mes légions!”. Ce désastre qui eut lieu en germanie, entre le Rhin et l’Elbe vit 3 légions avec leurs auxiliaires anéanties, soit presque 20 000 hommes sans qu’il n’y ait presque de survivants et résultat de l’incurie des gouverneurs romains qu’y s’y croyaient en territoire conquis sans avoir réellement soumis les tribus autochtones (“Ils prélevaient les impôts auxquels sont d’ordinaire soumis les sujets et s’y comportaient envers les germains de la manière avec l’on se comporte d’ordinaire avec les peuples vaincus..”, Paterculus).

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Le gouverneur de la province, Quintilius Varus, un parent d’Auguste, était pourtant un général éprouvé et méthodique comme pouvaient l’être les généraux romains mais dépourvu d’imagination, trop confiant en ses forces et en les auxiliaires germains commandés par un chef germain romanisé et doté de la citoyenneté romaine, Arminius (Hermann). Commandant la cavalerie auxiliaire et jouissant de l’entière confiance de Varus, il réussit à le duper et à le tromper sur ses intentions et l’attira finalement dans le piège mortel que l’on sait, aujourd’hui identifié par les historiens au lieu dit de Karslrise. Les troupes romaines furent attaquées en plein mouvement et ne purent même se déployer, ce qui constituait le cauchemar de tout général romain et Varus dut se suicider pour échapper à la capture (“Il mit plus de courage à mourir qu’à se battre”, Paterculus). L’on vit les tribuns sacrifiés sur des autels, les légionnaires dépecés sur les arbres, etc…

Si seulement 3 légions avec leurs auxiliaires furent anéanties, cela constituait quand même 10 % de l’armée romaine de cette époque. De plus, le caractère symbolique et épouvantable du désastre choqua tellement les contemporains que malgré les rétablissements opérés par la suite par Tibère et Germanicus que tous les territoires situés à l’est du Rhin furent abandonnés ainsi que l’espoir d’une conquête de la Germanie, ce qui devait avoir de lourdes conséquences pour la suite. Tacite, dans son traité “de la germanie“, identifia parfaitement la menace, ce qui peut paraitre prophétique quand on connait la suite des évènements.

Les défaites se firent ensuite plus espacées par la suite en raison de la raréfaction des guerres au sein de l’espace romain (pax romana) et en raison de la posture défensive adoptée par l’empire romain. Des fortifications défensives sont mises en place sur les frontières (limes). La dernière guerre de conquête de l’armée romaine fut celle opérée par l’empereur Trajan en Dacie (actuellement Roumanie). C’est d’ailleurs là que se produira une des dernières défaites avant longtemps, à Tapae sous le règne de Domitien.

En effet, en 85 ap JC, les daces entreprirent d’envahir la province romaine voisine de Mésie et le proconsul Fuscus qui s’était porté au devant d’eux fut tué et ses contingents anéantis. L’année suivante, c’est le préfet du prétoire de Domitien Primus Sabinus qui avait été envoyé rétablir l’ordre fut lui aussi battu à Tapae, son armée détruite et un aigle de légion y fut pris. Domitien parvint finalement à rétablir l’ordre mais ce n’est que sous le règne de Trajan que la menace dace fut levée.

La période qui suivit fut une période de paix relative, l’empire ayant atteint son extension maximale et ayant trouvé un équilibre avec les puissances voisines. Ce n’est pas qu’il n’y ait plus de défaites jusque là, il y en a eu au IIème siècle et de sérieuses face aux parthes sous les règnes conjoints de Marc Aurèle et de Lucius Verus. Il y eut également une expédition malheureuse en Arabie sous le règne d’Auguste où le préfet d’Egypte Aelus Gallus qui menait la campagne vit son armée composée de 10 000 légionnaires et des troupes alliées décimée par les maladies et les harcèlement des autochtones. Je me contenterai cependant d’évoquer les batailles décisives d’Edesse en 260, de Ctésiphon en 363 sous Julien l’Apostat et d’Andrinople sous l’empereur Valens en 378 ap JC,  face aux perses Sassanides qui avaient succédé aux parthes comme rivaux historiques de l’empire romain sur sa frontière orientale et face aux goths.

Lors de la bataille d’Edesse en 260 ap JC, la totalité de l’armée romaine fut anéantie, soit 70 000 hommes, et l’empereur Valérien fut fait prisonnier. On raconte que son triomphateur Shapur 1er, se servait de lui comme marchepied pour monter à cheval. Valérien mourut peu après en captivité. Ce désastre n’a comme équivalent dans l’histoire romaine que les désastres de Cannes et Carrhae.

La bataille de Ctésiphon, si elle ne fut pas une défaite à proprement parler mais plutôt une victoire tactique des romains mérite cependant, à mon avis, d’être mentionnée ici en raison de la mort ycelle de l’empereur Julien, également appelé comme Julien l’Apostat ou Julien le Philosophe. Arrière petit-fils de Constantin 1er, cet empereur avait apostasié le christiannisme sans toutefois l’interdire mais cherchait à rétablir les cultes païens. Empereur remarquable, érudit (il a laissé des traités de philosophie), dynamique, général talentueux, sa mort à la bataille de Ctésiphon où il avait pourtant l’avantage a joué un rôle déterminant dans l’évolution de l’empire romain et la propagation de la foi chrétienne. Les anciens racontent que percé d’une lance et alors qu’il tentait de la retirer, il se serait écrié au moment d’expirer “Tu as vaincu, galiléen!”

La défaite d’Andrinople en 378 ap JC face aux goths, principalement des wisigoths sonna le glas de la puissance romaine. L’empereur romain Valens y fut tué, son armée anéantie. Par la suite, les légions ayant perdu l’avantage tactique qu’elles avaient, l’empire romain perdit l’initiative et se dirigea inéluctablement vers sa fin.

Après tant de défaites, on peut se demander comment l’empire romain put s’édifier et se maintenir pendant presque 10 siècles. Plusieurs explications viennent à l’esprit. D’abord, les institutions de la Rome antique n’avaient pas d’équivalent à cette époque. Ensuite la solidité des alliances que la république romaine avait su nouer en Italie. Enfin,  et c’est peut-être le plus important, le vivier de paysans soldats potentiellement enrôlables en Italie et estimé par les historiens entre 500 000 et 750 000 n’avait pas son équivalent dans le monde méditerranéen. Il permit sans doute à Rome de surmonter tous ces désastres et même les saignées survenues pendant la 2ème guerre punique.

 

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